Notre club a vu le jour au début de l’année 1911. La création du tennis club Orbe est avant tout une oeuvre féminine. Très probablement dans le courant du mois de mars à l’initiative de Marguerite Fertig sept personnes se réunissaient et entrevoyaient la possibilité d’introduire ce sport venu d’outre-Manche. Aucun procès-verbal durant 10 ans, pas le moindre papier, seul un livre de caisse renfermant une comptabilité rudimentaire a été retrouvé, mais nous avons pu établir avec l’aide du discours du 25 ème anniversaire (1936) la composition de cette première assemblée.
Elle était composée de :
Marguerite Fertig, Mlle Golaz ( futur femme du conseiller fédéral Pilet-Golaz ), Mlle Clara Fertig, Mlle Alice Cerf, Mlle Adèle Schaer, Mlle Héléne Mercier, Monsieur Paul Jomini.
Suite à une demande à la municipalité, datée du 27 mars 1911, les autorités de l’époque ont mis à dispositions de ces demoiselles un terrain de 24m sur 11m au Puisoir. D’emblée la nouvelle société comptait 39 personnes. Il est vrai que la majorité n’était pas des joueurs, mais des soutients financiés.Leur soutient fut du reste de court durée car dès la deuxième année, le nombre de membres était déjà réduit de moitié. Piqueter ce premier terrain fut l’affaire de Monsieur Jomini géomètre. Placer quelques montants en fer afin de soutenir un treillis à poulailler, aménager le fond en terre battue, saupoudrer d’une pincée de sable, planter de vieux pieux de bois et tendre un filet, clouer des lignes sur le sol et, pour la somme de 384.90 le premier emplacement de jeu ou court était crée. Et bientôt des demoiselles en longues robes, avec blouses à col se lançaient et se relançaient plus ou moins gauchement une ou deux balles en les accompagnant d’un vocabulaire anglais incompréhensible. Beaucoup de gens ne comprenaient cette manie de se clôturer pour lancer des balles et qualifiaient l’installation et les occupants de parc à biches. Et quel parc ! Une installation rudimentaire, quelques centimètres de marges de chaque côté, à peine plus de recul, un terrain inondé au moindre orage ou à chaque crue de l’Orbe, ce qui le rendait impraticable pour 15 jours, voilà ce qui faisait le bonheur de nos prédécesseurs. Les 10 premières années se déroulèrent au rythme des assemblées en famille, aux changements de poteau de filet pourri, le nombre décroissant de joueurs et les durs années de guerre, les comptes bouclant par des déficits, la place du Puisoir transformée en plantages où le court trônait au voisinage des carreaux de salades et de choux. Au début de 1921, la municipalité décida la création d’une place de fête à l’emplacement du tennis. Malgré la mise à disposition d’un nouveau terrain au Puisoir par la municipalité c’était un coup dur. Un comité de trois personnes se mit à l’oeuvre. Ces trois membres se mirent à manier la pelle, la pioche et la brouette afin de réduire au maximum les frais de construction de ce nouveau terrain. Une petite inauguration aura lieu en août 1922 entre les 13 membres pour constater que l’installation coûte 3393.10 et que la société possède rien. Une souscription est lancée, mais la confiance manque, la situation est presque tragique. Le comité entrevoit même la vente du fruit de son travail. Il se ravise et prête leur signature pour un emprunt bancaire et l’entrepreneur veut bien attendre pour le remboursement de son dû. Il patientera 7 ans avant d’être remboursé Deux membres du comité ayant quitté la localité, il ne reste plus que Mr Müller. Seul pour tout supporter et il sauvera la société grâce à sa ténacité et son travail. Il passera tous ces moments de loisirs et même ces vacances à arracher la mauvaise herbe, arroser et rouler le court, réparer les filets, le treillis ou les lignes. Il essaie d’intéresser les jeunes, organise des rencontres avec les clubs voisins. Grâce à son engagement en 1929, le nombre des membres ayant augmenté et les dettes sensiblement diminuées, les dirigeants n’hésitent pas à entreprendre la construction d’un deuxième court, ainsi que la remise en état de l’ancien. Coût des travaux 6800.- . Mr Müller n’est plus seul, d’autres personnes sont à ces côtés. C’est à cette époque que les premiers statuts et règlements furent élaborés. En 1931, nouveaux changements dans la vie du club. Les premiers tournois officiels sont organisés par des magasins d’article de sports. Petit à petit les clubs font connaissance, se groupent et dès 1934, c’est la constitution du groupement régional vaudois. C’est une période où les jeux se transforment avec l’apparition de nouvelles tactiques, de coups plus efficaces. En 1933 c’est la création d’une commission de jeu. En 1934 c’est la réfection de notre ancien court pour le mettre au dimension réglementaire, malgré de lourdes dettes pesant encore sur le club. C’est l’organisation de tournois ouverts. Par ses efforts notre club se forgea une réputation non négligeable, en 1932 Orbe gagnait le challenge Tennissa, en 1934 le challenge Schaefer, en 1935 le premier championnat vaudois, en 1934,35, et 36 le challenge du Syndicat d’initiative et de développement de Bex.
A suivre …..
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